«Du jamais vu dans l'univers du ski»
Markus Rutz veillera à la présence optimale de la marque et du sponsor Raiffeisen lors des Championnats du monde de ski à St-Moritz. Produit de son inspiration, un bar-igloo Raiffeisen sera installé dans l'aire d'arrivée, du jamais vu dans le monde du ski.
Parfois, il faut du courage, de la confiance et de la clairvoyance pour réaliser quelque chose de remarquable et de spécial lors d'une grande manifestation. Il y a deux ans, Markus Rutz (43 ans), chef de projet Sports d'hiver chez Raiffeisen Suisse, a eu une idée pour mettre en scène Raiffeisen lors des Championnats du monde de ski à St-Moritz. Heureusement, il avait réservé deux douzaines de chambres d'hôtel et un appartement de vacances pour l'équipe de Raiffeisen et les éventuels invités avant l'événement.
Petit détail important: Raiffeisen n'avait même pas encore conclu de contrat avec le comité d'organisation des jeux d'hiver! Markus Rutz a ensuite été soulagé lorsqu'advint ce qu'il avait spéculé et espéré: le contrat était définitivement signé avec St-Moritz. Raiffeisen a même pu faire d'une pierre deux coups en concluant le contrat pour la Coupe du monde 2015 et pour les Championnats du monde de ski 2017. Ce fut le coup d'envoi du développement de nouvelles idées événementielles. Nous nous sommes entretenus avec Markus Rutz à ce sujet.
Panorama: quelles sont les tâches à régler par le représentant d'un sponsor principal avant un Championnat du monde de ski?
Markus Rutz: Le contrat avec l'European Broadcasting Union (EBU) constitue la base. Nous pouvons acheter auprès de l'EBU des prestations telles que des lots de banderoles dans les aires de départ et d'arrivée. Il s'agit de mener des négociations, d'assurer la présence publicitaire des Banques Raiffeisen, de dénicher des offres VIP pour les Banques, de créer des offres pour les sociétaires et de développer des idées pour positionner Raiffeisen lors de les Championnats du monde de St-Moritz.
Rendez Raiffeisen visible grâce au bar-igloo de 40 mètres de long dans l'aire d'arrivée de Salastrains. Pourquoi cette idée?
Lors des Championnats du monde de 2003, il y avait un village de tentes sans rien d'extraordinaire. J'ai pensé à un bar-igloo car on en n'avait encore jamais vu lors d'un cirque de Coupe du monde. S'il y a beaucoup de monde, il y aura trois igloos de 5 mètres de diamètre pouvant accueillir jusqu'à 20 personnes et nous placerons des toits en toile en cas de mauvaise météo. Naturellement, nous espérons que le soleil sera au rendez-vous.
Autre particularité de ce bar: ce sont des collaborateurs de Raiffeisen qui assurent le service.
Oui absolument. Nous employons 80 à 90 personnes, dont 90% sont des collaborateurs de Raiffeisen, qui requièrent le consentement de leur supérieur pour cette mission. Ce job leur permettra de sortir du quotidien.
Les visiteurs d'un jour disposent d'une vaste sélection de billets, pour un prix d'entrée de 20 francs avec les offres Raiffeisen.
Qu'est-ce que ce bar propose à ces hôtes?
Toute une sélection de boissons (bières, vins chauds, vieille prune, punch avec/sans alcool, coupes de toutes sortes). Pour manger, je vous conseille un Puolpetta Engiadinaisa (hamburger) du boucher Reto Zanetti, de Basse Engadine, avec du pain pita du boulanger Didier Gront, à Sils, en Haute Engadine. Nous espérons vendre jusqu'à 1'000 hamburgers par jour, et utiliserons six grills à cet effet.
Cela semble un travail de titan. A-t-il été difficile pour vous de motiver des collaborateurs Raiffeisen à participer?
J'aurais pu recruter 130 personnes, même si c'est un travail tout sauf facile. Il faut se lever à 6h00, assurer l'ouverture du bar à 8h00 et le fermer à 16h00. Puis, il faut tout ranger et s'assurer de protéger le bar contre les intempéries. Si tout va bien, tu peux être de retour à l'hôtel à 18h00.
D'où provient la neige utilisée pour construire le bar?
D'un canon à neige sur place, qui produit en tout près de 350 mètres cubes de neige. La neige artificielle est plus compacte et fond moins. En plus, nous remettons le bar de neige en état chaque jour. Bien entendu, nous espérons qu'il y aura aussi beaucoup de neige naturelle.
Qui est chargé de la construction?
La société saint-galloise Sculptura, qui est leader en la matière depuis des années. C'est elle qui a révolutionné la construction des igloos par exemple.
Qu'auriez-vous aimé réaliser encore en plus de ce bar?
Nous voulions des chalets en bois chaleureux dans les zones de départ et d'arrivée. Nous les aurions même financés nous-mêmes. Nous avions les idées mais le CO en avait d'autres. Le bar de neige ne s'est pas non plus présenté comme une évidence, nous avons dû nous battre pour le faire accepter. Heureusement, le test lors de la Coupe du monde 2015 a convaincu le CO.
Quel serait le pire scénario?
Un hiver trop clément comme aux Championnats du monde dans la Sierra Nevada, qui avait entraîné l'annulation de l'événement. Mais bon, c'est peu probable dans la région touristique de l'Engadine. Il ne faudrait pas non plus qu'il y ait trop peu de spectateurs car cela plomberait l'ambiance.
St-Moritz n'a pas que la réputation d'être bon marché
Elle l'est aussi. Les visiteurs d'un jour disposent d'une vaste sélection de billets, pour un prix d'entrée de 20 francs avec les offres Raiffeisen, pour des places debout intéressantes en plein vacarme.
Avez-vous un conseil personnel à donner?
Rendez-vous en voiture jusqu'à Thusis ou Landquart, puis prenez le train (RhB) pour vous rendre facilement jusqu'en Engadine.
Que ferez-vous personnellement lors des Championnats du monde?
Quelques missions, comme la coordination globale et les contrôles pour vérifier si nous bénéficions de la présence télévisée effectivement convenue par contrat. Ensuite, je contrôlerai si les banderoles publicitaires sont au bon endroit. J'ai aussi d'autres tâches prévues au bar-igloo et dans la zone VIP. Je gèrerai par ailleurs un point d'assistance au cas où quelqu'un n'arrive plus à remplir sa mission. Par ailleurs, chaque matin aura lieu un briefing pour faire un état des lieux de la situation.
Et trouverez-vous le temps de faire du ski?
J'espère que je pourrai descendre une piste de temps en temps.
Interview: Pius Schärli